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  • Photo du rédacteurAude Gauchon

Comment améliorer le moment du repas



Entre 2 et 4 ans, les enfants passent par une phase plus ou moins marqué de « néophobie alimentaire », c’est-à-dire que ce qu’ils mangeaient et acceptaient sans souci avant 2 ans va devenir quelque chose d’étranger et de repoussant pour eux. Même les bons petits plats de maman les répugnent et ils commencent à faire la grimace dès que leur assiette arrive…



La néophobie alimentaire, c’est ça ! : notre bonne assiette de légumes fait maison est ressentie comme quelque chose d’étranger …et de pas très appétissant !

De plus avant 2 ans, notre enfant est centré sur l’alimentation. Il suffisait qu’il nous voie essayer un aliment pour que lui aussi en veuille (bon encore plus si c’était du chocolat qu’on mangeait en cachette…). Après 2 ans l’enfant est centré sur le jeu. Du coup entre le repas et continuer à jouer son choix est vite fait…et ne correspond pas au notre.


Alors dans tous les cas il faudra consulter, au moins pour le suivi classique de votre enfant (1 visite tous les 6 mois après 2 ans) pour s’assurer que sa courbe poids taille reste régulière. De même si vous notez une fatigue inhabituelle, des troubles du transit, si votre enfant est tout le temps malade ou n’arrête pas de réclamer à boire, cela justifiera d’une consultation supplémentaire.



Si votre enfant se porte comme un charme, a une croissance régulière, mais que les repas se transforment en lutte acharnée… voici quelques conseils.


Tout d’abord notre but c’est que notre enfant ré accepte progressivement une diversité d’alimentation, accepte de goûter au moins un peu… Donc c’est de l’inciter à ré accepter progressivement les différents aliments, pas de le forcer ! Cette notion est très importante car vers 2 ans commence la phase dite du non ou d’opposition. En fait c’est une phase d’affirmation de votre enfant qui fait sa « mini-adolescence » et souhaite se détacher des choix des parents. Cela se traduit souvent par de l’opposition systématisée. Je vous laisse consulter mon article sur « la période du non » pour y retrouver des astuces liées à cette période. Alors cette phase cède spontanément assez rapidement …sauf si notre enfant sent une trop grande résistance. Du coup si les repas débouchent systématiquement sur colère, pleurs, négociation, changement de menu… il y a des risques que cela s’éternise.



Qu’est ce qu’on peut donc leur proposer ? Alors il n’y a pas de technique miracle, mais il faut essayer, et dans tous les cas l’atmosphère se détendra.


- Déjà RESPIRER ! Il ne faut pas que vous le preniez comme une affaire personnelle même si cela est très dur pour vous. Et oui, l’alimentation entre un parent et son enfant, en particulier la maman, est un sujet délicat. Mais confier à un professionnel de la santé la responsabilité de surveiller sa croissance et détendez-vous…


- Rappeler vous le moment du repas doit être un lieu d’échange et un événement convivial. Essayer donc même si vous avez un planning chargé, pas faim forcément aux mêmes horaires, de PARTAGER les repas ensemble au moins quelque fois dans la semaine. Voir papa maman goûter les plats, ou bien les frères et sœurs, cela va déjà l’encourager. Et au minimum vous aurez passer un moment en famille.


- Faites-le PARTICIPER. A cet âge les enfants adorent les « missions » : choisir les légumes au supermarché, les laver, sentir les épices et choisir laquelle on va mettre… Alors bien sûr, peut être ne cuisinez-vous pas tout le temps mais essayez une fois par semaine de faire atelier cuisine ou votre enfant va regarder, sentir, toucher… Tout cela va l’aider à se réapproprier les aliments.


- Faites de l’alimentation créative ; un bonhomme avec les légumes, un soleil en ketchup … si c’est drôle, votre enfant aura plus tendance à tester.



- Montrer l’exemple. Si nous, à table, nous n’aimons pas les légumes, ni ceci, ni cela, que nous ne goûtons pas…il y a de fortes chances que notre enfant nous imite. Nous sommes leur modèle.


- Profiter des séances jeu avec notre petit pour jouer à la dînette. Notre enfant adore avoir notre rôle et nous servir à manger.


- N’oublions pas que nos enfants ont également besoin pour être disponible sur le moment du repas d’être bien installé, d’avoir des couverts adaptés à sa taille… : s’il a une chaise haute, il faut qu’il puisse reposer ses pieds quelque part, si il est sur une chaise, il faut qu’il soit à bonne hauteur pour manger…

- Mélanger lui les aliments : s’il adore le riz mélanger des légumes avec. Alors bien sûr on n’est pas dupe, vous non plus. Il va TRIER. Mais il sera plus incité à l’accepter dans son assiette… pour finalement accepter de goûter avec le temps.


- Varier les formes et texture : les purées de légumes sont très bonnes pour les petits comme les grands, les compotes, fruits en morceaux. Un aliment dans une forme donnée peut être compliqué pour lui, et il pourra le manger sous une autre texture.


- Présenter lui des petites quantités dans son assiette. Lui en mettre trop va le mettre en situation d’échec. D’emblée il se sentira incapable de manger tout cela. Il vaut mieux lui en mettre peu, lui permettre ainsi de goûter voir même de redemander s’il a apprécié.


- Ne tomber pas dans le piège de ne lui faire que ce qu’il aime. Bien sur les enfants apprécient le régime « saucisses-pâtes » mais ce n’est pas possible de ne manger que cela. Si vous ne lui présenter que les 2/3 aliments qu’il accepte, cela va le conforter dans son alimentation sélective et il n’en sortira pas.


- De même, si vous voyez que votre enfant n’a pas toucher à son assiette, n’aller pas lui faire « cuire vite fait » des pâtes. Il y a un repas et il se rattrapera à celui d’après s’il n’a pas bien mangé. Lui adapter son menu à sa convenance risque de la même façon de l’emprisonner dans ce comportement sélectif.


- Ne lui donner pas non plus 2 desserts parce que « ça il mange ». A l’inverse ne le priver pas de dessert. Le repas inclus tout ce que vous aviez prévu : entrée (si c’est le cas), plat, dessert.

Dans certaines structures petite enfance, les enfants ont l’intégralité de leur repas devant eux sur un plateau. Cela leur laisse le choix de savoir par quoi ils veulent commencer. Du coup même si le plat les tente moins, ils auront peut-être encore faim après le dessert et seront plus tenter d’y toucher. L’enfant pouvant choisir se sent aussi plus grand et plus capable ce qui améliore cette phase difficile d’opposition. Et finalement, l’ordre dans lequel il mange à peu d’importance.


- NE crier pas, ne menacer pas, PROPOSER. Le repas doit être un moment détendu et agréable.


- Pareil sur le « chantage » à l’alimentation. Les phrases du type « si tu manges ton plat tu auras un jouet, on ira au parc… » ne sont pas une bonne idée de même que l’affection des parents ne doit pas dépendre de la quantité ingérée. L’amour doit être inconditionnel.


- Souvent les parents sont très inquiets sur les éventuelles carences vitaminiques lors ce cette période. Rassurez-vous, aussi difficile soient ils les enfants gardent en général un panel de 2/3 légumes ou fruits qui leur permettront d’avoir leurs apports (en général plutôt les aliments pas « verts » type carotte, betterave, tomate…). En cas de besoin, n’hésiter pas à en parler avec votre médecin.

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